En décembre dernier nous avons sondé, en association avec Léger, 700 employés et gestionnaires d’entreprises québécoises et ontariennes dans l’objectif principal de brosser un portrait comparatif de l’évolution des projets de transformation numérique des entreprises d’une part, et de la façon dont ces projets sont reçus et interprètes au sein même de leur propre entreprise d’autre part.
Si en 2021, la pandémie semblait avoir été un accélérateur de transformation numérique pour les entreprises, en 2022 nous arrivons à la conclusion qu’il s’agissait peut-être là d’un simple rehaussement technologique pour permettre la coopération à distance.
Cette seconde édition est une opportunité de valider certaines conclusions issues de l’édition précédente avec la même population, mais également l’occasion d’interroger les employés pour voir s’ils ont la même lecture des enjeux liés à leur entreprise que leurs gestionnaires. Certains écarts de perception en sont ressortis. Cependant, tous deux s’entendent pour dire que leur entreprise ne profite pas des pleines capacités que le numérique peut offrir au niveau des communications ou marketing, des opérations, de la commercialisation ou de la production.
Les entreprises identifient plusieurs enjeux comme frein à la transformation numérique. La pénurie de main-d’œuvre est le principal frein à la transformation numérique. Statistiques Canada rapportait dans son étude sur la population active de décembre 2021 le taux de chômage le plus bas depuis le début de la pandémie, soit 5.8%. Ce manque de main-d’œuvre qualifiée affecte leurs projets et est également un des principaux défis qu’ils tentent de relever avec un projet de transformation.
La cybersécurité n’est pas très loin derrière, ce qui n’est pas étonnant considérant que 43% des grandes entreprises de 250 employés ou plus (même population que notre sondage) ont été touchées par une cyberattaque en 2020 selon Statistiques Canada. Ce sont 72% des répondants de notre sondage qui disent que leur entreprise détient ou prévoient développer une stratégie de cybersécurité.
Le développement durable et les enjeux climatiques qui sont au cœur des problématiques actuelles sont encore peu liés à la transformation numérique. Seulement 20% des employés ont jugé que c’était un défi à relever avec leur transformation numérique. De plus la majorité des entreprises, soit 64%, communiquent peu ou pas sur les enjeux climatiques et la sobriété numérique.
Cette étude comparative nous permet d’identifier différents points de convergences et divergences entre l’édition 2021 et 2022 de notre sondage en association avec Léger. L’angle de vue unique de cette édition repose sur la comparaison des perceptions employés et gestionnaires.
L’existence ou non d’un plan d’investissement et d’une stratégie de transformation numérique sont deux données qui nous ont permis de brosser un portrait de la transformation numérique en entreprise. En 2021, 76% des entreprises affirmaient détenir un plan d’investissement et 68% des entreprises affirmaient avoir mis en place une planification de leur transformation. En 2022, nous observons que 46% des entreprises ont un plan d’investissement et 60% une planification de la transformation. Ces deux indicateurs sont en diminution respective de 27% et 8%.
Pour définir plus précisément ce portrait, nous avons demandé aux gestionnaires s’ils considéraient que leur entreprise capitalisait au maximum sur les capacités du numérique dans quatre secteurs soit les opérations, la production, les communications et la commercialisation.
On observe un plus grand taux d’exploitation pour ces quatre secteurs comparés aux taux de l’édition 2021 sans toutefois atteindre de majorité nulle part. La production et les opérations sont les secteurs qui enregistrent la plus grande marge de progression possible.
Les données recueillies dans l’édition 2021 nous donnaient l’impression que la Covid-19 avait agi comme accélérateur dans les projets de transformation numérique pour les entreprises québécoises et ontariennes. En revanche, la même question a été posée encore cette année et les chiffres parlent d’eux-mêmes.
Ce qui représente une différence de moins 16 points de pourcentage. Les entreprises n’ont l’impression d’être ni en avance ni en retard depuis la pandémie, soit 44%.
La notion de transformation numérique est selon notre expérience souvent mal comprise. Avec ce sondage, nous avons évalué la compréhension des gestionnaires et des employés pour savoir à quoi ils l’associaient.
De façon générale, la transformation numérique est, pour plusieurs, synonyme d’implantation de solution technologique. Pour une majorité des employés sondés, « transformation numérique » fait référence aux infrastructures technologiques (à 45%), à l’automatisation (à 41%), ou encore aux applications numériques (également à 41%), mais n’est jamais vue dans son ensemble.
Bien que l’aspect technologique soit une grande composante de la transformation numérique, le parcours transformationnel va au-delà de cela. C’est un parcours agile et transversal qui offre une dimension dynamique aux transformations.
Les gestionnaires ont identifié le manque de compétences techniques et le manque de motivation comme étant les principaux freins à leur projet de transformation numérique. Pourtant les employés démontrent un intérêt à être impliqués dans le développement des besoins, motivés à suivre des formations et être accompagné dans la transformation de leur entreprise.
56% se disent motivés lorsqu’ils doivent utiliser une nouvelle technologie. Cette proportion est encore plus grande pour les 18 à 34 ans, 83% d’entre eux se disent motivés à l’utilisation de nouvelles technologies.
Les employés reconnaissent cependant également que le manque de compétence frein au projet de transformation (70%). Ils soulignent en revanche le manque de compétences managériales (57%) et le manque de ressources financières (58%).
Amorcer votre transformation numérique vous permet de croître, tout en gardant un avantage concurrentiel. Ne pas se transformer peut vous faire perdre des opportunités de marché et vous mettre à risque. La transformation numérique est une opportunité de mettre à jour son fonctionnement et ses processus agissant comme levier face aux différences forces externes.
Source : TALSOM